Alors que le gouvernement qualifie cette crise sanitaire de « guerre », que les médias relaye le hashtag #restezchezvous à juste titre, les professionnels du maintien à domicile sont tous les jours sur le front auprès des personnes en dépendance et ils méritent que nous leur apportions notre profond et sincère soutien.
Brice Alzon, Président-Fondateur de la coopérative MDSAP et Directeur Général du réseau COVIVA rappelle dans une tribune les enjeux de cette crise pour les professionnels du maintien à domicile :
Une étude en 2017 parle de 900 000 personnes de plus de 60 ans avec « très peu de liens sociaux» et 300 000 en situation de « mort sociale ». Depuis mi-mars, le confinement vient renforcer cette solitude (pas de sorties liées aux courses, pas de possibilité de s’aérer,…) et potentiellement un accroissement des troubles psychologiques.
Avec 1,2 millions de personnes dépendantes en France, les professionnels du maintien à domicile sont en première ligne de la crise en prodiguant des soins aux personnes âgées, en maintenant un lien social quotidien et parfois même en entretenant le lien avec la famille. Certains services comme la livraison de repas s’intensifie.
Pour nos professionnels, cette crise soulève de réelles problématiques au quotidien. En effet, chaque intervenant doit respecter un protocole d’hygiène stricte pour éviter la propagation du virus. Le secteur s’attelle sur les prestations essentielles telles que les levers et les couchers, les prises de médicaments et de repas ainsi que les toilettes au détriment du ménage/repassage. Mais comment exercer correctement son métier quand du matériel manque, comme les masques de protection ? Les professionnels s’en remettent au système D avec des masques réalisés soi-même ou donnés par des connaissances. La demande est urgente car les professionnels réalisent leur mission avec la boule au ventre. Il faut saluer le courage de ces femmes et ces hommes au service des plus vulnérables. Et toutes les aides sont les bienvenues ! D’autres inquiétudes concernent l’activité en elle-même évidemment. Parce que certains bénéficiaires habituels et leurs familles décident de ne plus avoir recours aux services à la personne. Mais aussi parce que certains professionnels tombent malades et les structures sont dans l’obligation d’adapter les plannings quand c’est possible et parfois de travailler le weekend. Un problème qui concerne directement les bénéficiaires : certains souffrant de pathologie lourdes type Alzheimer tolèrent mal les changements d’intervenants.
La crise que nous traversons nous rappelle à quel point nos aînés ont besoin d’être protégés et à quel point le lien social est important. Le métier d’aide à domicile est indispensable. Et il le deviendra encore plus. Le gouvernement doit donner les moyens à nos structures de nous développer sur tous les territoires et travailler à un de plan de formation et de recrutement solide.
Source : Silver Eco