Eric Woerth rencontre les entrepreneurs de CroissancePlus
Posté le 17 juillet 2010 par MDSAP
Dans Actualités générales
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Posté le 17 juillet 2010 par MDSAP
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Eric Woerth, ministre du travail, a rencontré les entrepreneurs de l’association CroissancePlus. Brice Alzon, PDG de la Maison des services à la personne, témoigne. Ce jeune patron co-anime le club des entrepreneurs de l’Essec et de TelecomParis Tech.
» L’association CroissancePlus a reçu le lundi 5 juillet dans les jardins de Bagatelle Eric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction Publique.
Le ministre était présent pour parler du thème « De Bercy à la rue de Grenelle: réforme budgétaire et réforme sociale, quelle place pour l’entreprise? ». L’objectif était d’aborder les grandes thématiques sociales de nos entreprises de croissance.
La venue d’Eric Woerth a été un moment important. Les entrepreneurs avaient beaucoup de questions à lui poser. J’ai été très surpris de sa décontraction alors qu’il traverse une période difficile.
Les principales questions étaient les suivantes:
– le transfert au service marchand des services rendus par les administrations et la réforme de l’Etat.
– la réforme des retraites s’attaque-t-elle aux bons problèmes?
– comment favoriser l’emploi des seniors?
Concernant la réforme de l’Etat et des politiques publiques, Eric Woerth nous a rappelé que le service public a diminué le nombre de fonctionnaires de 100 000 personnes en trois ans et que ce mouvement devrait se poursuivre dans les trois prochaines années. Qu’il est de même pour la simplification des procédures et que l’Etat a déjà accompli un énorme travail sur ce sujet.
Pour les retraites, avec un déficit de 45 milliards d’euros, Eric Woerth vise l’équilibre pour 2018. La participation de l’Etat à hauteur de 15 milliards d’euros depuis les années 2000 a permis de financer les caisses de retraite jusqu’à présent. L’objectif est de geler ces 15 milliards pour ne pas augmenter les déficits. Le ministre a rappelé que les mesures d’âge financent 50% des problèmes.
Le président de CroissancePlus, Frédéric Bedin, a proposé au ministre de baisser les charges salariales pour rendre l’argent aux salariés. Il a proposé pour compenser de transférer sur la TVA avec des taux plus élevés. Eric Woerth a trouvé « que c’est un joli modèle » mais n’a pas semblé approuver notre proposition. Pour lui, il faut faire attention aux transferts d’une taxe vers une autre car d’autres problèmes apparaissent. Eric Woerth a rappelé l’importance du dialogue social mature où il faut donner des responsabilités à l’autre. Pour lui, la meilleure solution reste l’accord de branche. Eric Woerth a rappelé l’importance du changement concernant la représentativité par le vote pour les entreprises de moins de 11 salariés. Tous les salariés pourront voter par sigle – par syndicat et non pas par liste comme semblaient le souhaiter les syndicats.
Eric Woerth a souhaité également intégrer dans le texte d’avoir la possibilité (facultative) dans les régions ou les départements de créer des commissions suivi par des accords pour les TPE. Ceux qui siègent dans ces commissions sont désignés par les syndicats. Cela ne changera rien au dialogue social dans l’entreprise.
Pour Eric Woerth, l’un des enjeux majeurs est le déficit de 8% alors qu’en 2007, nous étions à 3,2%. Nous devons descendre en 2011 à 6% avec 40 milliards d’euros d’économie.
Pour cela, il faut réduire les recettes. Par exemple, le ministre a rappellé que l’impôt sur les sociétés a diminué de 30 milliards en un an. Il faut donc absolument rétablir la croissance de l’activité.
Concernant la fiscalité, Eric Woerth a répondu qu’il lui lui faut réduire les niches fiscales et les dépenses de l’Etat en faisant attention aux dépenses dans les ministères.
Le ministre n’aime par le terme de « rigueur ». Il préfère simplement geler l’ensemble des dépenses même si « cela est plus facile à dire qu’à faire » et surtout qu’il faut un retour de la croissance.
Pour le ministre, trop de fiscalité nuit. J’ai été convaincu lorsqu’il a affirmé que le bouclier fiscal est une belle avancée, car l’impôt est progressif jusqu’à 50% . Ensuite, il s’arrête. C’est du » bon sens » pour garder les entrepreneurs même si en terme de communication, cela a donné l’impression de privilégier une certaine catégorie de citoyens.
En conclusion de cette rencontre, j’ai trouvé qu’Eric Woerth est une personnalité au réel sens politique, avec de vraies valeurs et connecté au monde réel. Mais j’aurais apprécié quelques « prises de risque » et plus de proximité ou d’empathie pour les entrepreneurs. Je me sens plus en phase avec les ministres avec qui on a envie de pousser la discussion autour d’un canon sous un magnifique soleil de juillet. »
Brice Alzon