« Beaucoup de jeunes sont séduits par la modernité des coopératives »
Posté le 4 juillet 2017 par MDSAP - Article mis à jour le 26 juin 2023 à 19 h 19 min
Dans Actualités générales
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Posté le 4 juillet 2017 par MDSAP - Article mis à jour le 26 juin 2023 à 19 h 19 min
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Extrait de Les Echos – Entrepreneurs en date du 4 juillet 2017- Article d’Yves Vilagines
Avec un peu moins de 25.000 entreprises, le secteur coopératif affiche des créations nettes depuis une dizaine d’années, preuve de la modernité de cette forme de société, tous secteurs confondus : agricole, bancaire, mutualiste, industriel… Entretien avec la vice-présidente de la Confédération générale des Scop, Amélie Rafael.
Beaucoup de projets de coopérative sont des créations. Les équipes portent des projets d’entreprise un peu différents en termes d’organisation et de management. On voit aussi quelques reprises d’entreprises en difficulté, mais plus le projet est gros, plus c’est compliqué. Ma première expérience était une reprise d’entreprise en difficulté dans laquelle j’ai été salariée puis dirigeante. C’était une entreprise de recherche en biotechnologie qui n’a pas réussi à atteindre son point mort. Nous l’avons cédée pour des raisons économiques. Aujourd’hui, je travaille toujours dans une Scop, Syndex, comme experte pour les comités d’entreprise dans le secteur pharmaceutique.
La demande se développe, mais difficile de dire s’il ne s’agit pas également de l’air du temps et du travail de terrain des unions régionales. La loi Hamon a permis surtout de développer des outils pour la reprise en scop d’entreprises en bonne santé, grâce aux scop d’amorçage et d’un MBO avec un tiers financeur pendant sept ans. La transmission d’entreprises saines représente aujourd’hui 20 % environ des nouvelles Scop.
Ce n’est pas la même chose. Au-delà des projets sociaux et solidaires, nous défendons aussi un mode de gouvernance, l’association durable des salariés, le management participatif et un autre regard sur la rémunération du capital. Les scop portent cette différence. Et elles ont quelque chose d’éminemment moderne. On rencontre plus de jeunes qui sont séduits par cette modernité. D’ailleurs, on a des projets de coopérative dans le numérique, par exemple.
Plus l’intensité capitalistique est importante, plus elle est rapide et pas immédiatement rentable, plus c’est compliqué… mais pas impossible ! Des expérimentations sont en cours avec un accélérateur de start-up en Rhône-Alpes et un fonds d’investissement national, Coopventure.
Il faut une cohérence entre le projet et l’équipe. C’est un ensemble. Mes expériences en coopérative ont été extrêmement intéressantes d’un point de vue humain. Dans une coopérative, on est en capacité de participer aux décisions, on comprend pourquoi on fait les choses. Pour l’entreprise, c’est une force. Cela permet de prendre beaucoup plus vite certaines décisions compliquées, par exemple lorsqu’il faut redéployer des effectifs ou faire attention économiquement. D’ailleurs, on devrait passer du temps à expliquer la stratégie dans toutes les entreprises. Un dirigeant peut certes prendre une décision rapide seul, mais si l’ensemble de son entreprise n’assume pas, ce n’est pas bon.
En coopérative, on ne rémunère pas le capital. Alors, si votre Scop fonctionne bien, vous gagnez sans doute plus, en salaire et en participation, que dans une entreprise classique. Dès qu’on estime que la scop est assez solide en fonds propres, en général, les salariés s’y retrouvent. L’échelle des salaires est plus courte en coopérative. Aussi, les salariés moins qualifiés sont souvent au-dessus de la norme.
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